LA LIBERTÉ NE S’HABILLE PAS DE HAINE
Chaque matin que diable fait ou Dieu selon le pied qu’elle a posé au sol en premier, la bête tisse tisse sa toile, elle sait chaque acte, elle sait chaque geste, elle sait ce qu’elle fait, heureuse de son savoir, elle entonne de doux chants patriotiques appris à la source de son camp.
Son petit garnement aux yeux de braise l’admire inlassablement, elle est sa reine, elle est sa muse, elle est sa force, rien ne l’amuse rien de la distrait de son engagement.
La bête sait la force de sa partition, de sa répétition, elle sait la force de ses convictions…
La haine ne descend pas du ciel,
elle sort des abîmes d’une volonté puissante de dominance,
elle siège dans la pierre d’une aigreur où le cœur s’est noyé depuis longtemps.
La haine ne descend pas du ciel,
elle puise sa source dans les bas-fonds d’une religion de la supériorité de soi sur l’autre.
La haine ne descend pas du ciel,
et tout s’enchaîne tout est fixé tout est joué,
l’autre est un ennemi.
La bête tisse tisse sa toile habille son petit garnement de son manteau de haine,
tu es le plus beau le plus grand tu es le plus fort tu es le seigneur de tous les temps tu es mon sang,
du sang pur de nos ascendants que tu dois faire respecter,
tu dois te faire respecter.
Chaque jour apporte son lot de paroles
chaque jour apporte son lot de leçons
chaque jour qui passe la bête tisse tisse son manteau de haine, distille son tribalisme, son égocentrisme…
Puis le fil de la toile se casse l’oiseau quitte le nid, tue symboliquement la bête nourricière, il ne peut y avoir qu’un seul DIEU.
La haine ne descend pas du ciel,
elle est en chaque homme, libre à lui de ne pas en faire un dogme.
Libre ?
La liberté ne s’habille pas de haine…