Pour bien finir la nuit et bien commencer ce mois d’octobre, de la beauté dans les yeux !
MAJESTUEUX !
Pour bien finir la nuit et bien commencer ce mois d’octobre, de la beauté dans les yeux !
MAJESTUEUX !
Lu vu ( sur marianne.fr) :
« Nous vivons dans l’empire du mensonge »
Ça m’a fait doucement rigoler !
L’Homme serait devenu pire qu’avant ?
Du temps où l’on lui posait la question, le rouait en place de grève, le faisait goûter au joie d’une cuisson au feu de bois pour le faire cracher la vérité qu’ils voulaient entendre ces doux samaritains !
La vérité d’aujourd’hui s’entoure de mots dont la frilosité n’a rien à envier aux mots grandiloquents, quant à ceux engloutis qui se susurrent dans l’entre soi, ils n’hérissent aucun poil, tous sont bien épilés pour être propre à la plage où l’on se mire l’ego… Sans oublier les mots du déni coulés dans les gorges d’une belle pensance, allons, allons « attentat, terroristes », tout de suite les gros mots… Le mensonge se porte comme un gant ou une écharpe de maire, de ministre, barrant bien le cœur, faudrait pas que celui-ci se mettre à rougir de sa véritable fonction : niquer le peuple, ah l’empire ses sens toujours dans le sens du pognon ! Qui rit, qui rit !
Ostracisme nobiliaire à l’Assemblée Nationale
FIGAROVOX/TRIBUNE – Pour l’historien des institutions Philippe Fabry, le «cordon sanitaire» n’est plus idéologique, il est sociologique. L’éviction du RN des postes-clés à l’Assemblée nationale signe un retranchement élitaire, semblable à celui qui marqua les dernières années de l’Ancien Régime.
Philippe Fabry est historien des institutions et des idées politiques, et avocat. Il a publié entre autres Le Président absolu, la Ve République contre la démocratie (2022) et La Chute de l’empire européen (2022). Il analyse et commente l’actualité politique nationale et internationale sur sa chaîne YouTube : @PhilippeFabry.
Quoique spectaculaire, la grève de bienséance qu’on a pu observer à l’Assemblée nationale de la part des députés du Nouveau Front populaire ne fût guère surprenante : le théâtre antifasciste est un classique depuis quarante ans, et au-delà une tradition de la gauche française.
Mais en vérité, cette récente progression est moins un argument de plus au soutien du droit du RN à disposer de postes qu’une raison supplémentaire pour Ensemble d’avoir fait ce choix de l’ostracisation ; c’est précisément la progression du RN qui est insupportable au centre macronien, non tant pour des raisons idéologiques – le passé récent montre, encore une fois, que ce n’était pas le problème – que pour des raisons sociologiques : cette irruption rapide d’un parti populiste dans les cercles de pouvoir est inadmissible pour les élites traditionnelles de la République.
Plus étonnant a été de voir se prêter à cet exercice de mépris des bonnes manières républicaines une ministre sortante, pur produit du macronisme, Agnès Pannier-Runacher. L’anecdote serait sans doute de peu d’intérêt si elle n’illustrait la vraie surprise de ces deux journées de session de la nouvelle Assemblée : la décision par Ensemble de poursuivre au sein du Parlement la politique du «cordon sanitaire» en excluant le Rassemblement national de tous les postes-clés de l’Assemblée nationale.
Cette soudaine crispation des centristes face à la montée rapide du Rassemblement national évoque la réaction nobiliaire qui marqua les dernières années de l’Ancien Régime, et qui fut une des multiples causes de la Révolution. Nul n’ignore combien, en construisant l’Etat royal, la monarchie s’était régulièrement appuyée sur les forces vives du royaume, les roturiers enrichis, les intégrant dans son système par l’anoblissement. Naturellement ce mouvement créait une concurrence toujours plus forte pour l’accès aux hautes fonctions de l’Etat, en particulier au détriment de la vieille et haute noblesse. Celle-ci, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, et en particulier sous le règne de Louis XVI, joua de son influence politique pour tenter de restreindre l’accès des hommes nouveaux aux postes de pouvoir, notamment dans l’armée (édit de Ségur, 1781) en obligeant les candidats officiers à justifier de quatre générations d’appartenance à la noblesse. Crise identitaire d’une caste peinant à se distinguer encore des roturiers enrichis et éduqués, ce réflexe de repli sur soi provoqua une grave rupture sociologique et politique entre la bourgeoisie montante et la noblesse installée, alors que jusque-là elles avaient été reliées par une forme de continuité via les possibilités d’anoblissement et les mariages. Cette rupture favorisa l’émergence de la figure de l’aristocrate arrogant, désormais ennemi de la roture enrichie plutôt que partenaire éventuel de son ascension, et précipita la Révolution en donnant à la bourgeoisie le sentiment que la poursuite de cette ascension ne passait plus par la coopération, mais par la confrontation.Ce cordon sanitaire n’est donc plus idéologique, il est sociologique : il s’agit pour la noblesse de la République de refuser l’irruption du peuple dans son lieu de vie et de pouvoir.
La soudaine crispation du centre politique face à la montée en puissance parlementaire du Rassemblement national tient sans doute du même genre de réaction : désormais ce peuple qui avait été exclu du Parlement durant des décennies y est fortement présent, et sa présence n’est plus marginale ou seulement minoritaire : un moment, on a cru qu’il pourrait prendre le pouvoir. Aux postes à responsabilité à l’Assemblée ces deux dernières années, il ne s’est pas montré moins compétent que les élites habituelles, et a par conséquent largement effacé la distinction qui existait précédemment. Cela provoque chez les élites en place une crainte de la dépossession et une crise identitaire, et par conséquent un besoin de réaffirmer leur singularité et de poser les bornes de leur pré carré.
Ce cordon sanitaire n’est donc plus idéologique, il est sociologique : il s’agit pour la noblesse de la République (je les appelle les nobleus !)de refuser l’irruption du peuple dans son lieu de vie et de pouvoir.
Dans ce cas, demandera-t-on, pourquoi ne pas faire preuve de la même rigidité avec le Front Populaire, voire, comme Agnès Pannier-Runacher, le rejoindre dans son refus du contact physique avec le RN ? C’est qu’il existe deux peuples pour la noblesse de la République, l’un acceptable, et l’autre inacceptable. Comme toute élite, elle considère noble ce qui lui est familier, et ignoble ce qui lui est étranger. L’idéologie de toute élite est avant tout une simple glorification de son mode de vie naturel, d’où ses multiples contradictions, déstabilisantes pour ceux qui prennent son discours au pied de la lettre, et pensent à tort la mettre en difficulté en les pointant ; le bobo écolo qui va travailler en vélo et prend l’avion pour partir loin en vacances ne souffre pas de la contradiction puisque les deux éléments soulignent sa supériorité sociale : il peut aller travailler en vélo parce qu’il a les moyens de vivre intra muros, et il peut prendre l’avion pour se rendre dans les îles. L’idéologie écologiste lui permet surtout de condamner le Français périphérique qui doit utiliser sa voiture pour aller travailler, c’est-à-dire a un mode de vie ignoble au sens premier du terme. La question des émissions de CO2 n’est qu’un vernis moral sur un mépris social.La réaction nobiliaire, on s’en souviendra, n’a pas porté bonheur à l’aristocratie française : la roture ne trouvant plus chez elle le partenaire de son ascension opta par la suite pour son anéantissement.
Ainsi, pour la noblesse de la République, le peuple acceptable est celui qu’elle fréquente usuellement et qui fait partie de son mode de vie : le prolétariat immigré ou d’origine immigrée qui lui sert de domesticité et sans lequel elle «serait dans la m… pour faire son ménage» (selon le mot de Dupond-Moretti à Zemmour). Elle n’est pas gênée par le «peuple de gauche», elle y est habituée : ce sont ses femmes de ménage, ses nounous issues de l’immigration, mais aussi les enseignants de ses enfants, les intermittents qui jouent dans les spectacles qu’elle va voir. Elle ne les considère certainement pas comme ses égaux, mais est accoutumée à leur présence, qui fait partie de son mode de vie ; leur présence familière est même un miroir de la supériorité morale nobiliaire : elle permet de se convaincre que l’on a une conscience sociale, de prétendre qu’on n’est pas déconnecté du peuple. Mais le Français de province, indépendant, le fils d’artisan, de commerçant ou d’ouvrier qui n’appartient à aucune domesticité bourgeoise de grande ville, lui est un corps à la fois radicalement étranger et d’une insolente autonomie puisque, ne lui étant pas subordonné dans son travail, il prétend encore à l’égalité civique.
À travers le «barrage républicain», la noblesse de la République a utilisé le Nouveau Front populaire comme sa domesticité, sa clientèle. Tous deux ont fait ensemble, aux trois derniers scrutins, leurs meilleurs résultats dans les métropoles. Il demeure que la noblesse entend rester le vrai maître et a vite renvoyé, passé l’élection, la domesticité dans ses quartiers. Mais elle a pu compter sur elle pour l’aider à maintenir les gueux du RN, impudemment sortis de leur périphérie, hors du Bureau de l’Assemblée.
Pour combien de temps ? Ce genre de crispation de classe est plutôt un comportement de fin de régime qu’un signe de bonne santé. La réaction nobiliaire, on s’en souviendra, n’a pas porté bonheur à l’aristocratie française : la roture ne trouvant plus chez elle le partenaire de son ascension opta par la suite pour son anéantissement.
Pour l’heure, la première conséquence de cette manœuvre au Bureau de l’Assemblée est que la noblesse de la République s’y retrouve minoritaire, la domesticité ayant profité du désordre pour s’y installer. Cela n’annonce pas un destin beaucoup plus favorable que celui de son ancêtre d’Ancien Régime.
Agriculteurs et souveraineté
Le monde doit beaucoup à la France, et la France doit beaucoup à son agriculture et à ses paysans. Mais ce grand pays agricole qu’est la France perd de sa superbe de décennie en décennie, brassé dans l’essoreuse de la mondialisation dont l’Europe néolibérale est le grand serviteur. Des traités de libre-échange à l’écologie punitive, tout concourt à faire du paysan une espèce en voie de disparition, et du consommateur en bout de chaîne un dommage collatéral. En matière d’agriculture, il y a un grand choix à faire : l’empoisonnement, ou la souveraineté. Le numéro 17 de Front Populaire vous aide à le faire en toute connaissance de cause.
10/07/2024
Une dissolution de l’Assemblée nationale, cette « grenade dégoupillée » par Emmanuel Macron, des élections législatives placées sous le signe du « Parti unique »… Michel Onfray quadrille le champ de ruines qu’est devenue la politique française.
Malheur à toi, terre dont le roi est un enfant.
Ecclésiaste 10.16.
Vexé d’avoir perdu les élections européennes, le président de la République française Emmanuel Macron a réagi de façon épidermique, ce qui est un problème quand on dispose du bouton nucléaire, en décidant de façon impromptue d’une dissolution dont il nous fournit le mode d’emploi nihiliste à… Oradour-sur-Glane. À la question : « Ça va, pas trop dures, ces journées ? » Il aurait répondu : « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent. » Je laisse aux spécialistes en psychopathologie le soin d’analyser une pareille réponse, elle enrichira le vieux dossier bien connu consacré aux malades qui nous gouvernent.
Je voudrais proposer une analyse gaullienne de ce qui est advenu avec cette grenade dégoupillée.
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Cette grenade a blessé la France : son image dans le monde, qui était déjà bien abîmée depuis ses sept années de présidence, je ne parle pas des présidences qui ont suivi le départ du général en 1969, a été considérablement endommagée. On ne compte plus les grossièretés, les obscénités (ce fameux doigt d’honneur antillais…), les vulgarités, les insultes ( « j’ai envie d’emmerder les Français »), le mépris (les ouvrières illettrées, les fainéants qui n’ont qu’à travailler pour acheter un costard comme le sien), les couleuvres à avaler (ceux qui n’ont qu’à traverser la rue pour trouver du travail, les gens qui ont réussi et ceux qui ne sont rien, etc.), qui ont donné de ce jeune homme pas fini une image désobligeante de la France qu’il incarne partout dans le monde. On ne compte plus les voltefaces, les fameux en même temps, avec Poutine & Zelinsky, avec Mahmoud Abbas & Netanyahou, avec Trump & Biden, autant de zigzags qui décrédibilisent la parole de la France que plus personne ne saurait prendre au sérieux sans se discréditer lui-même. Comment négocier avec un enfant intolérant à la frustration ? J’imagine d’ici, quand le nom de Macron est prononcé, donc le nom de la France, le rire de Poutine, le rire d’Erdogan, le rire de Xi Jinping, le rire de ceux qui activent la marionnette de Joe Biden ! Sinon le rire d’Ismaël Haniyeh, le patron du Hamas ou de Benjamin Netanyahou !
Cette grenade a blessé les Français : toutes les élections qu’il a perdues ont été suivies par un profond mépris de ce que le peuple lui disait en votant : sa souffrance, sa misère, sa pauvreté, sa fatigue. Arrogant, suffisant et prétentieux, il règle les conflits en croyant que, comme le roi, il guérit les écrouelles en imposant non pas ses mains mais sa voix : les Gilets jaunes et la Fronde paysanne ont été réglés ainsi, avec le verbe d’un homme enivré de lui-même, étourdi par sa faconde, emporté par sa verbigération. Ce Narcisse qui se penche sans cesse sur le miroir de l’eau finira par y tomber et se noyer. La question est : quand ?
En choisissant, comme Jean-Luc Mélenchon, de porter le débat sur le terrain hystérique plutôt que sur le terrain historique, le chef de l’État a opposé les Français comme au temps de l’Affaire Dreyfus : dans les couples, entre amis, en famille, ce fut souvent un genre de guerre civile où la raison des Lumières a laissé la place aux passions tristes qui abiment le plus et à celle qui a emporté le tout : la haine.
Il est depuis des années déjà impossible de faire de l’Histoire quand une Manon Aubry, dont les deux parents sont journalistes et qui a fait science po, explique au premier soir des législatives que le choix est simple c’est « Le Front Populaire ou Adolf Hitler ». Il est bien dans l’esprit antisémite de ces gens d’affirmer que la Shoah c’est finalement peu de chose puisqu’elle est assimilable à Jordan Bardella ! Si ce jeune homme c’est Hitler, alors où sont ses chambres à gaz ? Où sont ses fours crématoires ? Où sont ses Auschwitz, ses Dachau, ses Birkenau ? Où sont ses Oradour-sur-Glane ? Où est sa Solution finale ? Où sont ses millions de morts ? Où est son Mein Kampf ? On a le droit de ne pas aimer le Rassemblement national, mais avec des arguments rationnels, non pas en souillant les chambres à gaz avec des affiches de la France Insoumise.
La palme revient peut-être à L’Humanité qui, dans son supplément dominical, en Une, publie une photo en noir et blanc de Jordan Bardella avec une ombre qui passe sur son visage et dessine sous son nez la moustache d’Adolf Hitler. Ce serait déjà une fois indécent en soi, mais ça l’est au carré quand on sait que le PCF a collaboré deux ans avec les nazis, le temps qu’a duré le pacte germano-soviétique, soit du 23 août 1939 au 22 juin 1941, date à laquelle Hitler rompt unilatéralement le mariage que le PCF avait contracté avec lui en envahissant l’Union soviétique. Rappelons que, sans ce pacte germano-soviétique signé par les Soviétiques avec les nazis et avalisé par le PCF, la France n’aurait probablement pas été envahie en juin 1940… Qu’en pense Fabien Roussel balayé au premier tour ?
Idem avec les socialistes d’après la Première Guerre mondiale qui, souvent par pacifisme, le « plus jamais ça » de ceux qui ont vu les horreurs du front – Alain, Giono, Drieu, Brasillach, Céline, etc. – ont préféré la paix à quelque prix que ce soit, fût-ce au prix d’une complaisance avec le régime de Vichy, voire au prix de la collaboration. De même avec Marcel Déat et Jacques Doriot, créateurs de partis fascistes qui ont été… socialiste pour le premier, communiste pour le second. Rappelons que les députés qui votent majoritairement les pleins pouvoirs à Pétain étaient ceux de la Chambre du Front Populaire ! Qu’en penserait Mitterrand, compagnon de route de la Cagoule, une organisation secrète fasciste et antirépublicaine, manifestant contre les Métèques avec la véritable extrême-droite dans les années 30, vichyste, maréchaliste, défenseur de la Milice, ministre de la Justice et de l’Intérieur qui fait décapiter des militants du FLN pendant la Guerre d’Algérie et qui, chef de l’État, fait fleurir la tombe du Maréchal Pétain à l’île d’Yeu ? Qu’en pensent Olivier Faure et DSK, Hollande et Cahuzac, entre autres consciences socialistes ?
Idem avec les trotskystes, l’écurie de départ du jeune Mélenchon et du jeune Lionel Jospin, qui appellent pendant l’Occupation à fraterniser avec la classe ouvrière allemande. C’est en 1943, après que Stalingrad et Pearl Harbour, puis l’entrée des États-Unis dans la Guerre mondiale, eurent montré que la guerre était finie et que ça n’était plus qu’une question de temps, que ces partisans de Trotski entrèrent dans la résistance, comme les communistes après qu’ils eurent été cocufiés par Hitler. De Gaulle et les siens résistaient, eux, depuis le 18 juin 1940, soit trois ans en amont… Qu’en pense Lionel Jospin ? Qu’en pense Philippe Poutou ? Qu’en pense Raphaël Arnault, triple fiché S et élu grâce aux voix des électeurs du Nouveau front Populaire ?
La haine, la vraie, a donc été lâchée par Mélenchon et les siens ; elle a été reprise à son compte par Macron et les siens ; elle laisse la France et les Français plus proches encore de la guerre civile qu’ils ne l’étaient avant cette dissolution funeste.
2
Cette grenade a blessé la cinquième République, déjà bien ravagée par les maastrichiens de droite et de gauche qui ont découpé les morceaux qui les gênaient avant d’en déchirer le cœur avec le Traité de Maastricht de 1992 qui ôte à la France sa souveraineté pour la remettre entre les mains d’une Europe qui agit malgré les peuples, sans les peuples, contre les peuples comme un État total supranational qui gouverne avec force propagande. J’ai raconté dans Théorie de la dictature comment tout cela fonctionne…
Macron a effectué un retour à la IV° république par une erreur de lecture que Mélenchon appelle la VI° république et qui se caractérise par le pouvoir des partis, autrement dit par le pouvoir de la Grande Magouille des « politichiens » comme les nommait de Gaulle.
Comment nommer autrement ces mariages monstrueux entre le NPA de Poutou & Horizon d’Édouard Philippe, LFI de Louis Boyard & la macronienne Élisabeth Borne, Place Publique de Glucksmann qui se fait cracher dessus par des antisémites pour lesquels il appelle ensuite à voter sous prétexte que l’antisémitisme serait chez Bardella, les Insoumis de Mélenchon qui estiment que la « police tue » & en même temps, qui invitent à voter pour le premier flic de France comme il est habituellement dit pour caractériser le ministre de l’Intérieur, ici Gérard Darmanin, l’Insoumis triple fiché S et les socialistes qui votent pour lui ? À l’évidence, la Constitution de 1958 qui a été rédigée pour permettre la création de majorités de gouvernement ne l’a pas été pour créer des majorités haineuses contre la voix du peuple souverain – rappelons qu’avec la mécanique du désistement et des coalitions, le RN se trouve majoritaire en voix et minoritaire en sièges.
La Cinquième république marie le monarchisme, qui plait à la droite avec l’élection du président de la République au suffrage universel direct, et la république, qui plait à la gauche par son souci du contrat social qui donne la parole au peuple. L’homme seul au sommet du pouvoir ne l’est que par la volonté du peuple souverain qui fait et défait le Prince. Or, le Pince est défait quand il perd sa majorité lors des élections. Il lui reste alors à dissoudre l’Assemblée nationale et à solliciter le suffrage pour savoir ce que souhaite le peuple : s’il ne veut plus de la politique du chef de l’État, il démissionne, point, à la ligne.
La cohabitation est une argutie de politichien. Elle n’est nulle part prévue dans la lettre de la Constitution parce que son esprit l’interdit : un chef de l’État qui perd la majorité perd en même temps l’onction du peuple, il perd donc sa légitimité. Rester au pouvoir quand on a perdu est une modalité du coup d’État. Ceux qui, depuis Giscard qui l’envisageait pour lui, Mitterrand et Chirac qui l’ont pratiqué pour eux, restent en place accroché au pouvoir comme la bernique à son rocher, signent leur antigaullisme viscéral et leur appartenance à la classe des petits politichiens, sûrement pas à celle des Hommes d’État, encore moins à celle des Grands Hommes d’État.
Je rappelle à ceux qui s’opposeraient à cette idée qu’une rupture du lien avec le peuple exige le retour au peuple pour refaire ce lien ou, à défaut, démissionner, que j’appuie ma thèse sur une affirmation donnée par le général de Gaulle dans la conférence de presse du 31 janvier 1964 qui établit les rôles du président de la République, du Premier ministre et des relations que l’un et l’autre doivent entretenir. Le général dit on ne peut plus clairement : « on ne saurait accepter qu’une dyarchie existât au sommet ». Fermez le ban.
Macron voulait clarifier les choses en activant la dissolution, il les a considérablement obscurcies. Il n’a pas retrouvé une majorité qu’il avait déjà perdue lors des législatives qui ont suivi sa seconde élection. Pire, il a explosé l’Assemblée en trois blocs irréconciliables. Un bloc nationaliste, un bloc maastrichien, un bloc islamo-gauchiste. Autrement dit : un drapeau français, un drapeau européen, un drapeau palestinien (1) qui, avec le keffieh, se trouve ostensiblement revendiqué par Jean-Luc Mélenchon qui a pris la parole le soir du premier tour en ayant bien pris soin d’exposer comme une potiche Rima Hassan qui portait le keffieh des combattants armés de la cause palestinienne – comprenne qui voulait comprendre, ou qui pouvait comprendre…
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Cette grenade a blessé la Nation et ouvert la porte à ce qui la détruit : l’islamo-gauchisme, le communautarisme, le wokisme, le déconstructionnisme, la créolisation sauvage, ce faux progressisme qui s’avère une véritable régression ethnique, raciale et raciste, toutes idéologies soutenues, défendues et promues par le plus petit des soutiens du Nouveau Front Populaire.
En 1790, la Fête de la Nation permet au Roi, à la Reine, au dauphin, aux quatre-vingt-trois députés de la Nation, au clergé et au Peuple de se retrouver réconciliés sur le champ de Mars pour fêter le premier anniversaire de la Prise de la Bastille. Ce qui a eu lieu à la faveur de ces législatives c’est très précisément l’envers de la Fête de la Nation : une orgie tribale dans laquelle la haine, ai-je écrit, mais également la trahison, autre passion triste, ont fait la loi.
Trahison de la « gauche » qui vote pour la « droite », trahison de la « droite » qui vote pour la « gauche » ; trahison des partis : les trotskystes appellent à voter pour des macroniens, et vice versa, des communistes appellent à voter pour des libéraux, des libéraux appellent à voter pour des communistes, des catholiques appellent à voter pour des mélenchonistes, des mélenchonistes appellent à voter pour des catholiques, des juifs po-palestiniens invitent à voter pour des antisémites, des antisémites appellent à voter pour des juifs pro-palestiniens, Vatican II appelle à voter pour les libres-penseurs, les libres-penseurs appellent à voter pour Vatican II, etc. Pour quel motif la constitution de ce Parti Unique, comme les dictatures les aiment ? Pour pouvoir communier dans le quart d’heure de haine, comme les mêmes dictatures les aiment – lire ou relire Orwell. Il s’agissait, en effet, on l’a vu, de faire barrage aux troupes d’Adolf Hitler.
Trahison du peuple, donc, par l’engeance du Parti Unique qui a lancé ses intellectuels au front où il n’y avait que des Vivats, des Hourras et des Bravos à recevoir de la part du système : des footballers, des acteurs, des comédiens, des journalistes, des universitaires, des chercheurs, des sportifs, des animateurs télé, des cinéastes, des artistes et autres élus de la France d’en haut.
Tout est bien qui finit bien : les privilégiés, les repus, les élus, les nantis peuvent pousser un ouf de soulagement : ils ont cru combattre le retour du nazisme devant eux. Il est derrière eux et rit de la bonne blague…
Sur un plateau de télévision, Rokhaya Diallo faisait savoir que la photo de famille du Nouveau Front Populaire l’avait « un peu éblouie » : traduire : il y avait trop de blancs et « pas assez de non-blancs ». À ses côtés, Manuel Bompard, le bras droit de Jean-Luc Mélenchon, n’en revenait pas et, au contraire de l’habitude où il montre toujours un certain sens de l’à-propos, il est resté bouche bée. Il a probablement compris à ce moment que son tour viendra peut-être plus vite que prévu. Mélenchon peut aussi compter ses abatis, lui qui ajoute à ses tares de blanc son statut de septuagénaire.
Le sage avait montré la lune, les imbéciles ont regardé le doigt. Il se pourrait que les heures sombres fantasmées ici surgissent vraiment là, dans peu de temps.
Content, Manu-la-Grenade ?
Note