AUX SONS AUX SONS LES GRANDS REMEDES
Aux sons aux sons les grands remèdes
Il était une fois, dans une bourgade tranquille, un grand amateur de vérité qui donnait dans son officine, vastes conseils à une populace en mal de recettes du bonheur… Habillé d’une toge sentant le lilas, auréolé d’un turban, le Donateur comme l’appelaient ses visiteurs avait fière allure ! Avec goût et finance il avait décoré son intérieur avec un mobilier digne d’un conte fantastique… Son officine était devenue incontournable et un jour, une clientèle plus huppée, frappa à sa porte… Ce qui ne tomba point dans l’oreille d’un sourd…
Vint à passer, un boutiquier, au caquetage volubile, qui ne passa point inaperçu dans sa cape fluorescente et qui s’installa à deux pas du Donateur un tantinet amusé !
Belles bouteilles, poudres secrètes, objets insolites logèrent sur des étagères cossues, habillées d’un velours violet éblouissant !… Pour une somme modique, le Caqueteur offrait une potion certifiant guérir tous les maux quand d’autres offraient amour et prospérité ! Il eut vite fait de prendre une partie de la clientèle du Donneur.
Après maintes joutes verbales entre les deux guérisseurs, une boule de cristal, suivit d’une collection de pierres volcaniques guérissantes traversèrent la vitrine, firent trembler la demeure du Caqueteur… Les sirops tapissèrent la jolie moquette de la boutique, ce qui eut pour effet de faire monter les grelots du boutiquier en tension : il fit alors craquer ses mandibules en disant : « Trop c’est trop ! »
La guerre était déclarée ! La nouvelle se répandit et des badauds accouraient de partout pour assister au pugilat tant attendu !
Dans des costumes de batailleurs confectionnés par couturières émérites, ils s’affrontèrent tels de fiers mousquetaires !
Des paris furent pris… Cris, applaudissements accompagnèrent les coups des deux antagonistes… ce qui ne manqua pas de réveiller dame Garegouillette endormie sous son chêne, non loin du lieu où se déroulait la scène.
Sous une masse de cheveux hirsutes ses deux oreilles se déployèrent ! « Qui me réveille? On me réveille ! » Elle sortit son périscope et visionna la bataille ! Son sang chatouilla son cerveau alors sans chercher à comprendre, elle lança un sort aux deux énergumènes qui se transformèrent en cochon, ce qui fit fuir les spectateurs…
« Tant à grogner faites le correctement !… Tiens J’ai faim ! », dit la réveillée.
Dans une atmosphère où le graillon s’accoquinait aux lardons, dame Garegouilllette se léchaient les doigts et conclut : « A la foire aux grognons, le cochon est roi ! Foi de marmitonne ! Non de non ! »