Où va se nicher l’insulte ?
Parce qu’elle a le dos large et pas que… en bonne moins que rien !
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Image Gerd Altmann de Pixabay
Analyse politique
Médias et fabrique de l’opinion : la nécessité de travailler à notre libre arbitre
Opinion. Intérêts économiques, hégémonie politique, abrutissement intellectuel… Le pouvoir médiatique nous a confisqué notre esprit critique et il est grand temps de le récupérer.
L’état français est fortement désengagé de l’espace médiatique et nous aurions été en droit d’attendre richesse, diversité et pluralisme d’opinions découlant de ce processus. Il n’en fut rien et précisément nous subissons le contraire : uniformité, abaissement intellectuel, voir la crétinisation de la programmation, avec une information dominante qui semble avoir oublié toute référence à l’esprit critique.
Il n’y a qu’illusion de diversité par les titres et les segments de spécialisation des journaux par exemple, car dépendant d’un groupe de plus en plus réduit de puissances capitalistiques dont certaines sont, dans certaines activités directement liées au pouvoir, leur marge de manœuvre éditoriale est faible, et le sentiment qu’elle sert la soupe au politique est légitimement de plus en plus répandu. La logique programmatique est majoritairement commerciale, l’audimat qui pourrait être totalement légitime, a dévié pour ne mesurer que les audiences instantanées, ce qui signifie le quantitatif au dépens ou qualitatif. L’information est devenue marchandise, et il est donc logique au final qu’elle ait été victime de la prédation des puissances économiques qui lui ont appliqué la même méthode de concentration que celle connue dans le monde de l’économie.
Le poids conséquent de la publicité dans les médias étant pensé comme un vecteur de stimulation des ventes, le volume des recettes qu’elle engendre n’a fait que renforcer cette dépendance du monde des médias vis-à-vis des puissances économiques. La crétinisation des programmes a, il ne faut pas le nier, créé une désastreuse appétence pour des programmes passés de « populaires » à crasseux, caricaturaux, démagogiques et qui privilégient toujours l’opinion, ou l’émotion immédiate sur la réflexion fondée ou contradictoire.
Il y a par ailleurs deux formes de manipulations constantes utilisées par le monde médiatique. Une manipulation voulue et pensée par les acteurs politico-économiques qui utilisent la puissance de feu des médias pour servir leurs intérêts. Le nier serait nier une évidence factuelle. Une manipulation qu’on peut qualifier d’endémique au système, qui recherche une audience de caractère commercial, l’adhésion du plus grand nombre. C’est le règne de la majorité sur la diversité. Et du contenu des programmes jusqu’à la fabrication, la désignation de journalistes sortant d’un moule permet une interchangeabilité presque totale. La majorité recherchée produisant l’uniformité, il y a donc pensée. Ou consécutive du modèle mis en œuvre, une dérive des médias devenus des fabricants de l’opinion.
La publicité sur laquelle il faut revenir, avec son omniprésence, et son omnipuissance, a formaté les esprits au goût des slogans percutants, et par dérive, quand ce qu’il reste de la classe politique intervient dans ces médias, ils vont de même par mimétisme, préférer, hélas, la petite phrase bien ciselée au développement d’une profonde argumentation. De toute façon, ces petites phrases sont ce que ce nouveau monde journalistique attend dans sa majorité. On a même créé une terminologie pour ce savoir-faire de l’agitation dans les médias : « savoir créer le buzz médiatique ! »
Dans ce contexte, et la crise sanitaire et son hygiénisme d’état l’ont démontré : il est difficile d’émettre et de diffuser une opinion contraire, car la stigmatisation ou la caricature des opinions déviantes prend un caractère quasiment systémique. On opposera la nécessité d’être réaliste, car l’utopie, le grand dessein, la vision et probablement la volonté de créer un destin, une vision, voire un espoir de la part du politique utilisant les médias, ne correspond pas aux attentes du système. Le règne de la moyenne admissible est devenu le règne de la médiocrité dominante. Qu’il est donc sain, utile, mais difficile de cultiver dans ce contexte un minimum d’esprit critique libre !
Socrate, déjà, avait dénoncé en son temps le danger des sophismes, des raccourcis de raisonnement qui ne résistent pas à un examen profond et critique des faits et situations. Et pourtant, dans ce contexte totalitaire de pensée quasi unique, il est nécessaire de nous employer, tels des gymnastes à répéter des gammes intellectuelles : à remettre en cause les opinions prétendument dominantes ; à contester une image imposée du réel en diversifiant nos sources ; à nous interroger avec méthode et un peu de rationalité ; à ne pas nous laisser impressionner par le poids du statut social, économique ou politique de celui qui affirme son point de vue — son rang ne lui confère aucun droit à imposer sa vérité ! — ; à ne pas céder à la facile, car jamais le rapprochement de deux faits prétendument cohérents n’en a permis de dégager une vérité incontournable ; à accepter ce faisant d’être condamné rejoindre la fosse commune bien pratique, crée pour jeter l’opprobre sur tous les contradicteurs et que l’on a dénommé, avec simplisme, « pensée complotiste », car tout contradicteur en ce temps où nous avons accepté que des lois d’exception ne se transforme en lois durables, sera accusé de cette déviance.
Les résistances, comme les libertés, naissent des idées, tout comme les totalitarismes, d’ailleurs. Ne pas céder à l’éducation médiatique imposée, qui est l’objet de mon propos dans ce texte, est donc fondateur et protecteur de nos libertés. Cet exercice salvateur prépare le combat libérateur des peuples contre l’asservissement politico-médiatique, car il devra être mené, incontestablement. « Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après la philosophie il faut l’action ; la vive force achève ce que l’idée a ébauché. » Victor Hugo