Un corbô sur un arbre perché pétait tout son soûl ! Fier de sa musique, il tempêtait du matin au soir, ce qui gênait un tantinet les passants qu’il prenait pour auditoire !
Vint à passer un vinasseux aux yeux pétillants dont l’air malin, plus gros que son nez, lui demanda : « Ô grand Père-Siffleur comment diable faites-vous pour avoir si belles résonances ?
– Je ne peux point divulguer mon secret cher auditeur !
– Ma Mère-Siffleuse, grande pétaradante devant ses ouailles, dit que pour bien péter, il faut avoir le cul plus haut que la tête ! Et que cet art demande grand équilibrage ? Ce qui n’est point donné à tout le monde ! Connaissez-vous cette façon de faire ?
– Non je ne connais point, cher passant !
Le Père-Siffleur ne voulant point être en reste, se mit les pieds en l’air, ce qui fit que ses poches se vidèrent plus vite que ses entrailles ! Il tomba quelques branches plus bas sur sa bedaine qui lâcha quelques sonorités !
– Ah j’avoue tu ça tonne bien mais c’est un peu douloureux !
Le vinasseux ramassa les pièces et partit en remerciant le corbô :
– Merci pour votre pirouette et vos cacahuètes ! »
Le corbô se dit qu’on ne le reprendrait plus à ce petit jeu ! Depuis il ferme bouche et fond de pantalon !